Innover avec Silvia: Comment devenir une PME?

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Les petites et moyennes entreprises (PME) représentent une force économique de premier plan et un précieux réservoir de compétences et d’innovation. Pourtant, plus de 90% des jeunes pousses finissent par disparaître. Silvia Dusa, P.-D. G. et cofondatrice de RandomStartup @randomstartup), explique comment elle espère encourager l’entreprenariat dans le monde avec sa propre start-up.

Pour une jeune pousse, l’Internet est un outil inestimable. Il peut être une solution marketing extrêmement peu coûteuse et constitue un lieu de prédilection pour trouver des possibilités de croissance et toucher des clients, mais avant tout, il faut se faire connaître. De nouvelles start-ups sont lancées tous les jours, et pas uniquement dans la Silicon Valley. En effet, dans des économies émergentes comme l’Inde, la Chine et le Brésil, leur nombre progresse de manière spectaculaire. Par ailleurs, la jeune génération se reconnaît de moins en moins dans le modèle “d’emploi conventionnel”. Ainsi, dans le cadre d’une enquête menée récemment auprès de 12 000 personnes âgées de 18 à 30 ans dans 27 pays, plus des deux tiers des personnes interrogées ont indiqué qu’elles envisageaient de créer leur propre entreprise. Toutefois, l’écosystème est très fragile: en effet, 90% des jeunes pousses finissent par disparaître. Des idées originales sont abandonnées car il faut beaucoup de temps pour les faire fructifier et les retombées ne sont pas toujours immédiates. Lorsqu’une start-up ne parvient pas à toucher son public cible, la motivation pour investir des ressources dans ce nouveau projet diminue, jusqu’à ce que l’entreprise disparaisse tout simplement.

Je me suis donc posé la question suivante: comment puis-je aider les entrepreneurs à attirer de nouveaux utilisateurs? Comment puis-je les aider à se démarquer parmi les millions de start-ups qui existent dans le monde? En conséquence, j’ai cofondé RandomStartup, pour aider les jeunes pousses à se faire connaître et à survivre dans cet environnement concurrentiel.

En prenant la tête de RandomStartup, j’ai réalisé mon rêve d’enfant: en effet, depuis toute petite, je voulais avoir ma propre entreprise. Toutefois, j’ai toujours pensé qu’il était difficile de se lancer seul et de trouver ses premiers clients. RandomStartup est la solution que je propose pour tenter de résoudre ce problème. Avec RandomStartup, je développe une entreprise durable et s’inscrivant dans le long terme, tout en aidant d’autres entrepreneurs à toucher le public qu’ils ciblent. Je développe l’entreprise en utilisant les connaissances que j’ai acquises pendant mes études de commerce international et d’économie à l’Université d’études économiques de Bucarest et dans le cadre d’un programme d’échange sur l’entreprenariat et l’innovation à la BI Norwegian Business School.

Encourager l’entreprenariat

La fièvre de l’entreprenariat est en train de gagner le monde. Les petites et moyennes entreprises (PME) deviennent de plus en plus essentielles dans l’économie mondiale: elles représentent 99% des entreprises dans l’Union européenne (UE), aux Etats-Unis et au Japon, et 65% des emplois dans ces régions – jusqu’à 85% dans l’UE. Ce sont elles qui créent la majorité des nouveaux emplois et elles constituent un précieux réservoir de compétences et d’innovation.

Il est indéniable que l’innovation et l’esprit d’entreprise sont présents partout dans le monde, mais comment une start-up devient-elle une PME?

L’idée avec RandomStartup est d’encourager l’entreprenariat dans le monde. Comme son nom l’indique, RandomStartup est un moteur de recherche gratuit de jeunes pousses, qui permet de repérer des esprits entrepreneurs dans le monde entier. Parce que nous sommes convaincus que toutes les start-ups devraient avoir les mêmes chances de se faire connaître, ces entreprises sont classées de manière complètement aléatoire. Vous pouvez vous rendre sur notre site www.randomstartup.org ou sur l’Apple Store (et bientôt sur Google Play Store), pour découvrir notre entreprise, dont la vocation est d’aider les start-ups à se mettre en relation avec des utilisateurs ou des acheteurs, des entrepreneurs, des investisseurs en capital-risque, des “business angels”, des organismes publics et d’autres start-ups.

Le moteur RandomStartup est facile à utiliser pour les dirigeants de PME comme pour les usagers.

Tout entrepreneur ayant un produit suffisamment viable et un site web ou une application peut soumettre gratuitement son idée sur notre plate-forme. Une fois toutes les informations requises fournies, celles-ci sont analysées et examinées attentivement, puis approuvées par notre équipe. Nous recevons chaque jour jusqu’à 30 nouvelles demandes portant sur des solutions innovantes dans différents domaines allant du marketing ou du tourisme aux médias sociaux en passant par les plates-formes musicales. Depuis son lancement en septembre 2014, RandomStartup a étudié le profil de plus de 5 000 jeunes pousses du monde entier. Une fois par mois, nous passons au crible la base de données et supprimons les entreprises qui ne sont plus en activité, afin de tenir le site web et l’application à jour – nous ne voulons pas devenir un cimetière des start-ups! Ainsi, plus de 2 800 de ces entreprises attendent actuellement d’être découvertes sur notre portail.

Les interfaces de RandomStartup sont conviviales: vous n’avez qu’à cliquer sur un bouton pour découvrir une toute nouvelle start-up! Grâce à notre application mobile, vous pouvez personnaliser votre recherche en utilisant des mots clés pour découvrir des jeunes pousses prometteuses. Nous n’utilisons pas de mots prédéfinis, ce qui vous permet de faire une recherche sur ce qui vous passe par l’esprit, par exemple l’Internet des objets (IoT), le tourisme, les voyages ou l’innovation! L’application propose en outre une fonctionnalité de sauvegarde qui vous permet de consulter à nouveau ultérieurement le profil d’une start-up qui vous intéresse.

Lauréat du volet entreprenariat du Concours

Le fait d’avoir remporté le volet consacré à l’entreprenariat de l’édition 2015 du Concours ITU Telecom World pour jeunes innovateurs a été une source immense de motivation – et je tiens à encourager toutes les jeunes pousses à s’y présenter! Ce concours m’a aidé à envisager mon entreprise sous un nouvel angle et m’a permis de rencontrer des entrepreneurs formidables venant du monde entier. Ce concours offre aux jeunes entrepreneurs de la planète un écosystème leur permettant de rencontrer des spécialistes du secteur et de profiter de précieux conseils sur la manière de faire prospérer leur start-up. Cette plate-forme peut être particulièrement utile pour les entrepreneurs des pays en développement, en ce qu’elle les aide à prospérer et à se faire une place sur la scène internationale – et inversement. Grâce au Concours pour jeunes innovateurs, RandomStartup reçoit davantage de demandes soumises par des nouvelles pousses, non seulement des Etats-Unis et d’Europe, mais également d’Afrique et d’Asie.

Lors de la manifestation qui a eu lieu à Budapest (Hongrie), j’ai rencontré les lauréats de 2014, ce qui m’a permis d’élargir mon réseau de relations et de profiter de précieux conseils. J’ai notamment rencontré Hemant Purohit, l’un des lauréats de l’édition précédente et fondateur de SoMeC (Social Media Coordination) qui repose sur un algorithme qu’il a lui-même mis au point, afin d’identifier les acteurs influents des médias sociaux. J’ai beaucoup appris en discutant avec lui, vu la publicité dont une start-up peut bénéficier sur les réseaux sociaux, à plus forte raison si elle est relayée par une personnalité connue.

Retombées internationales

Les entrepreneurs cherchent différentes manières de promouvoir leurs produits et leurs services, principalement car nombre de ces produits et services peuvent être vendus partout dans le monde. On considère très souvent que les Etats-Unis et l’Europe sont les seuls pôles d’innovation. Or la réalité est quelque peu différente. De nombreux pays d’Afrique et d’Asie s’emploient à devenir des pôles d’innovation. Ils mettent à profit les immenses possibilités offertes par le mobile et l’Internet pour apporter des solutions locales à des problèmes locaux rencontrés par des communautés locales, mais nous avons tendance à ne pas faire attention à ces pôles de plus en plus créatifs. RandomStartup espère changer cet état de fait. La plate-forme facilite les contacts à l’échelle planétaire, avec déjà d’importantes retombées pour les nouvelles entreprises: des entreprises du monde entier m’ont envoyé des messages pour me dire que le nombre de consultations de leur site et le nombre de leurs clients avaient augmenté depuis qu’elles figuraient sur la plate-forme.

De plus, il peut être extrêmement difficile de développer une start-up: par exemple, une ou deux personnes peuvent travailler, en plus de leur emploi ou de leurs engagements, pour développer une idée particulièrement prometteuse. Outre le manque de temps, elles n’auront peut-être pas non plus les ressources financières nécessaires pour amener le produit à l’étape suivante, et seront donc dans l’impossibilité d’embaucher des employés ou de mettre en œuvre de nouvelles idées et de nouveaux concepts. La réussite d’une start-up tient donc à très peu de choses dans ces conditions. RandomStartup facilite les retours d’informations et les échanges de compétences entre start-ups, ce qui peut accroître le taux de survie de ces entreprises et faire connaître des idées nouvelles, innovantes et originales.

L’avenir

Notre objectif est de créer la plus grande plate-forme mondiale de start-ups, en permettant à ces entreprises de s’aider mutuellement à se développer et, selon nos prévisions, RandomStartup devrait rassembler 400 000 jeunes pousses d’ici à 2016.

Pour faciliter l’essor de la plate-forme, nous prévoyons de mettre en place de nouvelles fonctionnalités et de proposer des analyses de données. Nous espérons fournir des statistiques personnalisées sur les jeunes pousses dans différentes régions – sur les soins de santé à Berlin par exemple – afin de contribuer à établir une cartographie des pôles d’innovation internationaux.

Nous espérons en outre créer un espace d’innovation ouvert, qui permettra des partenariats plus concrets entre des start-ups et de grandes entreprises, qui sont très fructueux pour les deux parties. Par exemple, en 2002, Pringles voulait imprimer des petites énigmes et des images sur ses chips. Ne disposant pas des connaissances nécessaires en interne et considérant qu’il était trop coûteux de commander une étude, l’entreprise a donc utilisé son réseau de relations pour trouver une entreprise proposant une solution “prête à l’emploi”. Elle a ainsi découvert une pâtisserie italienne dirigée par un professeur d’université qui avait déjà mis au point une méthode permettant d’imprimer des images comestibles sur des produits alimentaires cuits au four, par exemple des gâteaux et des biscuits, et ne nécessitant que quelques ajustements pour répondre au cahier des charges de Pringles.

Nous espérons avant tout continuer à être une plate-forme qui permet aux start-ups de se mettre en relation avec les personnes dont elles ont besoin pour développer leurs activités.